i don't believe in fairy tales but i believe in you and me. ←

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Il était tard. Trop tard. Anouk avait du mal avec la ponctualité, elle n’était jamais à l’heure. Elle avait beau être prête une demi-heure plus tôt elle trouait toujours quelque chose à faire qui la retardait au dernier moment. Il avait l’habitude. Ils avaient tous l’habitude autour d’elle mais cette fois… C’était plutôt impardonnable d’être en retard à son propre diner. Elle avait tout préparé. Diner aux chandelles. Repas commandé chez le traiteur pour plus de sécurité. Un tiramisu fait maison. Tout était parfait. Et elle était resté plus d’une demi-heure à table avant de se rendre compte qu’elle avait oublié de le lui dire. Elle n’oubliait jamais rien. Elle se souvenait de ce qu’il lui avait dit la première fois qu’il lui avait adressé la parole. De ce qu’il portait. De l’odeur qu’il avait. Et elle avait oublié de le prévenir pour le diner. C’était tout bonnement idiot. Elle était à deux doigts d’éclater de rire tant la situation était ridicule. Son retard ne serait imputé à personne finalement. Il ne lui fallut pas plus de cinq minutes pour décider d’inviter un ami à elle pour partager son repas. Elle éteignit préalablement les chandelles pour ne pas qu’il se fasse d’illusion et se surprit à passer une bonne soirée. Elle ne s’y attendait pas vraiment. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus trainé avec un homme sans qu’elle ne tente de le séduire. Elle avait plus ou moins arrêté lorsqu’elle s’était installée chez Cali mais cela faisait assez longtemps pour qu’il comprenne que ce n’était rien d’autre qu’un ami. Qu’il ait confiance en elle. C’était ce qui traversa son esprit lorsque la porte du salon s’ouvrit en grinçant et que Cali pénétra dans la pièce. Elle s’était endormie sur le canapé, la tête sur les genoux de son ami, la télévision qui continuait à marmonner en bruit de fond. Encore légèrement ensommeillée, Anouk se redressa et lui adressa un sourire tout en se coiffant légèrement. - Hey. Elle avait chuchoté pour ne pas réveiller l’heureux endormi et c’est avec la plus grande minutie qu’elle quitta le sofa pour avancer vers Cali. Un bref regard vers l’horloge lui apprit qu’il était plus de deux heures. Lorsqu’elle fut assez prêt, Anouk se serra brièvement contre lui et embrassa doucement son cou avant de reculer. - J’ai fais du tiramisu. Diner nocturne ? Elle lui adressa un léger sourire avant de se diriger vers la cuisine sans attendre sa réponse. S’il n’en voulait pas, elle se ferait un plaisir de terminer elle-même la préparation. Elle avait sortit le dessert du frigidaire, attrapait deux fourchettes et s’était installée sur le carrelage dans la continuité du frigidaire pour jouir de sa lumière puisqu’elle l’avait laissé ouvert. Tout en lui tendant la fourchette elle le questionna. - Bonne soirée ?

Ce soir, Cali n’avait rien prévu pour diner. Il comptait faire ça à l’improvisation, comme d’habitude : ce sera le premier de ses amis à l’appeler qui le gagnerait. Si aucun de ses amis ne l’appelait, il inviterait Anouk au restaurant chic du coin. Au bar, comme à chaque début de soirée, il buvait son vin rouge tout en regardant attentivement le match de football qui opposait les Pays-Bas à la France. Pour qui était-il, tiraillé entre ces deux régions ? Peu lui importait. Le foot n’était pas pour lui une question de parti, mais un simple divertissement. Son téléphone vibra de manière discrète dans sa poche de jean. C’était Lydia, une de ses amies améliorées, qui lui proposait de venir diner chez elle. Il y aurait une dizaine de ses connaissances et du champagne coulant à flot, comme d’habitude. Cali ne put refuser. Comme à chaque fois chez Lydia, il allait passer une bonne soirée bien arrosée.
A presque deux heures du matin, Cali se décida à partir de cette soirée qui, pourtant, démarrait à peine et prit sa voiture pour rentrer. Il s’était couché tard la veille et à trente et un ans, la fatigue commence rapidement à se faire ressentir. En rentrant chez lui, il découvrit Anouk et un de ses amis, qu’il n’avait d’ailleurs jamais vraiment apprécié, endormis sagement sur le canapé. Toujours mieux que dans un lit pensa-t-il. La jeune fille se réveilla dès l’arrivée de Cali, et se dirigea d’un pas fatigué vers lui. Elle l’enlaça, il l’embrassa. « J’ai fais du tiramisu. Diner nocturne ? lui proposa-t-elle. Cali ne put s’empêcher de sourire. Cette fille avait le don d’avoir toujours les bonnes idées, quelque soit l’heure qu’il était et l’état de fatigue dans lequel il se trouvait. « Avec plaisir ma chérie » lui répondit-il tout en empoignant la fourchette qu’elle lui tendait. C’est alors qu’elle le questionna sur sa soirée. Cali n’avait pas l’habitude de les lui raconter. Il avait Anouk, qui prenait place dans une première grande partie de sa vie, et ses amis, dans une seconde. Il ne mélangeait jamais les deux. Anouk n’avait pas besoin de savoir quels étaient les préoccupations du jeune homme lorsqu’il passait ses soirées sans elle. Même si elle n’était sûrement pas jalouse, ça lui ferait du mal pour rien.   « Oui, très bonne soirée. Et toi ? Qu’as-tu fait de beau ? » la questionna-t-il à son tour tout en posant son regard, par tout hasard, sur les bougies fondues des chandelles qu’elle avait laissé d’une manière inopinée sur le buffet de la cuisine. A côté, d’une façon tout aussi accidentelle, se trouvaient les sacs du traiteur qu’elle avait l’habitude de commander. Cali appuya son regard sur ce qu’il avait vraisemblablement compris pour que Anouk puisse comprendre sa connerie. Il posa sa fourchette d’un geste brusque, et attendit la réponse à sa question comme une réponse à une autre.

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Il ne lui racontait jamais ce qu’il faisait lorsqu’elle n’était pas du voyage. Elle comprenait. Elle appréciait aussi d’une certaine façon. Elle n’avait jamais été d’un naturel jaloux et encore moins possessif mais elle n’avait pas non plus envie d’entendre ses frasques nocturnes avec d’autres. Ceci dit, elle continuait à lui demander si tout s’était bien passé. C’était leur façon de fonctionner. Pour beaucoup, cela pouvait paraitre étrange, insensé ou obscène mais cela marchait. Et Anouk n’écoutait aucunement les commérages. Peu lui importait ce que les autres pouvaient penser de sa relation particulière avec Cali. La brune lui adressa donc un sourire ainsi qu’un hochement de tête. Elle porta à ses lèvres un morceau de tiramisu et n’eut pas le temps de répondre que Cali avait découvert les vestiges du diner. En moins d’une seconde, Anouk devint toute rouge mais pas pour les raisons qui pouvait lui traverser l’esprit. - Ce n’est pas ce que tu crois. Trop facile, trop bateau et pourtant c’était la première chose qui lui était venu à l’esprit. Elle comprenait mieux les scénaristes américains désormais. – Vraiment pas. Anouk n’était pas vexée qu’il puisse se mettre en colère pour un diner aux chandelles. En fait c’était étrangement l’inverse. Elle trouvait cela touchant qu’il la revendique ainsi. Elle avait presque l’impression d’être plus que la petite Anouk, de devenir une vraie femme. Une qui compte. – En fait… Elle hésita, la vérité n’étant pas très reluisante mais finit par se lancer, déposant auparavant sa fourchette dans le plat. – C’était pour toi. Je voulais te faire la surprise et… J’ai oublié de te prévenir. Elle avait terminé sa phrase à tout allure et de moins en moins fort comme si cela pouvait mieux passer ainsi. Elle était désormais rouge comme une tomate et évitait consciencieusement de croiser son regard. – Je t’ai attendu mais tu n’es pas rentré, j’en ai déduit que tu ne mangeais pas là et j’ai invité Jan pour ne pas gâcher le repas commandé. Une moue prit possession de ses lèvres tandis qu’elle levait enfin les yeux vers lui. – On a mangé. On a regardé deux films. On s’est endormi. Fin de l’histoire. Elle s’était approchée de lui à quatre pattes et s’arrêta juste devant ses genoux. – Tu sais qu’il n’y a que toi, n’est ce pas ? Il fallait qu’il lui fasse confiance. La plupart du temps, c’était le cas. A juste titre d’ailleurs, elle n’aurait rien fait qui puisse porter préjudice a Cali. Anouk se redressa doucement et frotta doucement son nez à celui du brun, plongeant son regard dans le sien. – C’est juste un ami. Il ne me veut pas. Pas comme toi tu me veux. Elle déposa un baiser sur ses lèvres, douce caresse, tendre pression avant de reculer et de se rassoir sur ses jambes étant toujours à genoux. – Tiramisu ? Elle voulait surtout désamorcer la situation, repartir sur une base plus calme. Si elle avait préparé ce diner ce n’était pas non plus pour rien. Elle voulait lui parler. Elle avait même attendu ce moment toute la journée mais maintenant qu’elle y était elle repoussait ses aveux, préférait se cacher derrière son dessert.

D’une voix frelotante, elle tenta de s’expliquer. « C’était pour toi. Je voulais te faire la surprise et… j’ai oublié de te prévenir. » Cali avait du mal à y croire. Il n’est pas rare d’oublier un diner, mais oublier de le proposer… Il fronça les sourcils pour montrer sa méfiance. Il ne tomberait pas dans le panneau aussi vite.   « On a mangé. On a regardé deux films. On s’est endormi. Fin de l’histoire. » lui assurait-elle. Elle fit une petite moue, bien propre à elle, et s’approcha de Cali pour l’embrasser. Même s’il était terriblement jaloux et s’il avait vite des doutes sur la fidélité d’Anouk, il répondit gentiment à ce baiser et lui rendit une caresse de la joue. « J’espère pouvoir te faire confiance ! » lui confia-t-il tout en esquissant un timide sourire. Anouk avait le don de toujours pouvoir le rassurer, même sur les doutes qu’il pouvait porter sur elle. C’est de cette manière qu’elle tendit à nouveau à Cali le dessert italien. Il ne le refusa point, en sachant qu’elle avait tout de même prit la peine de leur préparer un diner aux chandelles et de cuisiner par elle-même un de ses desserts préférés. Comme quoi, Cali aurait mieux fait de prévoir directement un diner avec celle qui l’aime au lieu de se ruer vers les diners arrosés des copains. Une fois ses quelques bouchées avalées, il reposa son assiette de tiramisu vide et embrassa Anouk sur la joue. «  Je meurs de fatigue ma chérie. Tu appelles un taxi pour ton copain et tu me rejoins au lit ? » Le visage d’Anouk en révéla long. D’un air déçu et tout aussi hésitant, ce que Cali remarqua, elle acquiesça.   « Qu’est-ce qu’il y a ? » l‘interrogea-t-il. Mais Anouk ignora la question. Il s’approcha d’elle, déposa ses mains sur les hanches de la jeune fille et l’embrassa à nouveau. « Tu voulais me voir pour quelque chose en particulier ? »